Méditer ce n'est pas chercher à méditer. Ni viser un état particulier. Vouloir, c'est faire un effort. C'est tout faire pour obtenir quelque chose. Or la méditation n'apporte rien. Tout est déjà là. Tout est déjà présent.

Assis, les yeux fermés ou légèrement entrouverts, le dos droit, le menton rentré, en posture, il y a le souffle, la respiration. L'expir puis l'inspir, puis l'expir à nouveau. Il suffit de prêter attention, d'accueillir ce va et vient sans le modifier ni s'efforcer de le contrôler. Sans jugement.

Dès que les pensées reprennent le dessus. Aussitôt qu'hier et que demain refont surface - ce que l'on aurait dû finir ou dire ou laisser tomber, ce qui reste à terminer ou à entreprendre - on se recentre sur la respiration. En cas de fortes turbulences, lorsque l'esprit est agité, on compte chaque cycle (inspir/expir) de 1 à 10, par exemple, et on repart dans l'autre sens. Autant de fois que nécessaire.

Au début, ça n'arrête pas : on compte sans arrêt. On est pressé d'y arriver. Alors, on s'accroche. On s'énerve. Ensuite, on est déçu, rapidement découragé. On se dit que l'on ferait mieux d'arrêter. D'arrêter et d'oublier.

C'est cela précisément : pour commencer à méditer, le mieux c'est d'oublier la méditation. C'est de s'oublier dans le souffle.